vendredi 23 juillet 2010

Dos gringos a dedo

Chers lecteurs,
Nous avons pratiquement traversé le pays d'est en ouest au cours des derniers jours. À partir de Puerto Iguazu, à l'extrémité nord-ouest de l'Argentine, nous avons pris un bus de nuit jusqu'à Resistencia. Nous sommes arrivés juste à temps pour la biennale de sculpture (une semaine à tous les deux ans, quelle chance!). Malheureusement, la pluie giclait de partout et la région était sous l'emprise d'une intense vague de froid. De plus, c'était dimanche matin et tout était fermé. Nous avons donc choisi, pour se protéger de la pluie et pour quémander du temps un peu plus clément à notre ami Jésus, de participer à une célébration dominicale à l'église du coin. Comble de chance, les paroles des chants religieux étaient projetées à l'avant. Nous avons donc pu pratiquer notre espagnol, tout en réchauffant un peu nos cordes vocales.
Notre temps à Resistencia terminé, nous avons pris un autobus en direction de Capitan Solari, un minuscule village qui est aussi la porte d'entrée du parc national de Chaco. Or, pour nous rendre à ce dernier, nous devions parcourir un sentier de terre de 5 km, en piteux état en raison des abondantes précipitations des derniers jours. Le travail en valait la peine. Le parc disposait de douches chaudes, d'une spacieuse cuisine, de bois pour le feu et de jolis sentiers. De plus, comme à l'habitude, nous étions les seuls campeurs sur le site. Le tout gratis! Le lendemain de notre arrivée, le beau temps est revenu et nous avons gaiement arpenté les sentiers, cueilli de délicieuses oranges et observé des dizaines d'espèces d'oiseaux inconnus (mais pas de toucans).

La marche forcée


Le camp


Un joli papillon

Oranges mangées par des oiseaux du parc

Une fois nos réserves de riz et de lentilles en conserve épuisées, nous avons quitté la nature et débuté notre épopée vers l'Ouest. Cette fois, pas question de prendre le bus. Nous avions pour objectif de parcourir sur le pouce les quelques 700 km nous séparant de Salta la linda.
Le premier jour de ce périple, nous avons eu droit à un lift d'un ancien vendeur ambulant qui avait parcouru pratiquement toutes les routes de l'Argentine. Ensuite, une première, une famille nous a embarqués. Une des deux fillettes avec qui nous nous séparions la banquette arrière nous a donné quelques biscuits aux fraises, nous a fait la conversation sur les plus récents films de Walt Disney (le père était propriétaire d'un club vidéo) et a fait don d'une de ses nombreuses bagues à Gabrielle.
Le soir venu, nous avons monté la tente à l'arrière d'une station service Petrobras crade.
Le lendemain, nous avions beaucoup de chemin à faire, puisque près de 600 km nous séparaient encore de notre objectif. À 3 heures de l'après-midi, alors que nous attendions dans un village au beau milieu de nulle part, une berline de luxe s'arrête devant nous avec à son bord Hector. Ce représentant d'une compagnie de produits ménagers de la région de Salta, père de 6 enfants, avait pour caractéristiques de rouler très vite (170 km/h), d'éviter habilement les animaux et les trous jonchant la ruta 16, d'avoir un très bon sens de l'humour, et de parler beaucoup. Il se dirige vers Tucuman, et nous propose de nous débarquer à une centaine de kilomètres de Salta. Bref, c'était vraiment parfait pour nous.
Après un peu plus de 2h de route, la catastrophe. Alors que le soleil s'apprêtait à se coucher sur les montagnes naissantes de la province de Salta, la voiture s'arrête. Impossible de repartir. Pauvre homme, pris au beau milieu de nulle part avec deux pouceux crasseux! Trente minutes plus tard, une Renault Megane avec à son bord une famille de 5 personnes s'arrête. L'homme nous propose de nous remorquer. Il pose alors un tube de métal d'environ 1 m entre nos deux voitures (je n'avais jamais rien vu de tel auparavant). Pendant environ une heure, la Megane nous a tirés à travers les collines de Salta. "Qué buen tipo!", répétait sans cesse Hector. À certains moments, nous roulions à plus de 100 km/h, sans aucun contrôle sur notre trajectoire, avec des camions qui nous dépassaient à toute vitesse (et d'autres que nous dépassions sur une route à une voie). Bref, nous avions un peu la chienne.

Hector et son char

Finalement, la famille nous laisse à un poste de péage en bordure de Salta, et une dépanneuse nous remorque, nous trois bien tassés dans la cabine, jusqu'au centre-ville. Bien que malheureux, cet incident nous a permis de nous rendre directement à notre objectif final, quelle chance!


Iglesia San Francisco, Salta

Un abrazo
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Non loin d'Acoyte

Alexandro fraîchement débarqué.

Vino tinto