jeudi 19 août 2010

¡Hasta la vista, amigos!

Hola amigos,

"Rien n'est plus épuisant que l'omniprésence d'une tâche inachevée"
(Psychologie de la solitude, de Gérard Macqueron, Odile Jacob)

C'est avec cette citation que je tiens à introduire ce message, qui sera d'ailleurs le dernier de ce blog de voyage. Depuis maintenant près d'un mois que nous sommes revenus dans notre confortable appartement du quartier Sain-Jean-Baptiste à Québec. Je vous jure que durant tout ce temps, le parachèvement de mon blog me pesait très lourd sur la conscience, d'où la citation. Il y a belle lurette que j'avais entamé la rédaction de ce billet, mais je n'avais jamais pris le temps nécessaire pour le terminer complètement. C'est donc en ce dimanche après-midi du mois de septembre que je me suis finalement décidé à terminer mon œuvre (qui appartient aussi à Gabrielle). Ce billet remonte à loin. C'est pourquoi il est plus long qu'à l'habitude. Heureusement, j'avais le journal de bord de Gabrielle qui décrivait dans le détail chacune de nos journées. Je m'excuse sincèrement à vous, chers lecteurs, de vous avoir délaissé pour nos dernières semaines en Argentine. J'espère que ce message saura rattraper le temps perdu. Alors bonne lecture!

[...]

Après notre périple en Bolivie, nous sommes revenus sur nos pas, via un bus de nuit. Nous sommes passés par Salta sans réclamer 200$, seulement pour y prendre un autre bus en direction de la ville de Cafayate, à quelques 200km plus au sud. Notre séjour au nord nous avait habitué à de beaux paysages mais cette fois, le décor était véritablement magnifique. À l'intérieur du bus, c'était tout le contraire, car nous avons eu droit à une horreur audio-visuelle dénommée retro-party 4. Pendant plus d'une heure, des vieux tubes des années 80 agrémentés d'exécrables vidéoclips nous ont empoisonné la vie. C'était la deuxième fois que cette compagnie de bus (FlechaBus) nous faisait le coup. Si vous allez en Argentine, soyez vigilants!

En arrivant à Cafayate

Après cette période de "voyagement" très intense (20h de bus en 36h), nous souhaitions trouver un endroit paisible pour passer quelques jours. Nous avons donc monté notre camp dans la cour arrière d'une jolie auberge de jeunesse à l'entrée de la ville. Cafayate est une ville de moins de 2000 habitants où la principale activité économique est la production de vin. En fait, c'est la deuxième région viticole du pays, après Mendoza et ses fameux Malbecs. Cafayate se spécialise plutôt dans les vins blancs, avec le cépage Torrontés. Aussi, c'est dans la région que se trouve le vignoble le plus haut au monde (+- 1500m d'altitude).

Vignes sèches et montagnes à Cafayate

Cour de l'auberge de jeunesse

Vous devinerez donc que les touristes se rendant dans cette région se consacrent à la visite de bodegas (vignobles). Par chance, plusieurs sont situées dans la ville même, ou à distance de marche, ce qui rend la visite plus facile. Le lendemain de notre arrivée, nous avons donc entrepris notre pèlerinage vinicole.
La première bodega fut la moins intéressante. Il fallait faire son chemin à travers un monton de touristes pour accéder à la table des dégustations et ensuite, il fallait attirer l'attention des employés. Vin ordinaire, mais au moins nous avons eu droit à des petits cubes de fromage.
Notre seconde visite fut à la bodega El transito. Dès notre arrivée, lorsque nous nous sommes déclarés Québécois, un des propriétaires est tout de suite venu vers nous. Il nous a dit, non sans fierté, que deux de ses vins venaient tout juste de remporter des prix à un concours de vin dans la ville de Québec, qui serait le troisième en importance au monde (!). Par la suite, visite rapide des lieux, questions stupides de notre part et bonne dégustation, salud!

Bodega Nanni

De l'autre côté de la rue, la bodega Nanni fut notre troisième arrêt. Il s'agit du seul établissement disant produire un vin biologique dans la région. Ainsi, aucun pesticide n'est utilisé durant la fertilisation et une quantité minimale (!) de produits chimiques entrent dans la fabrication du vin. Cette fois, la dégustation coûte 5 pesos, mais ce montant est déduit de la facture si nous achetons un produit. Finalement, nous avons conclu notre journée par la visite d'une fromagerie artisanale non loin de la ville.

Chèvres à fromage

Le lendemain, nous voulions découvrir un peu les alentours de la ville. Nous avions remarqué qu'une bière inconnue, nommée la Burro était en vente dans les environs. Las des bodegas, nous avons choisi de partir à la découverte de cette brasserie artisanale située dans une ville à environ 20km de Cafayate. Nous louons donc un vélo-tandem pour parcourir la distance, sur une route sinueuse, à travers les vignes. Après près d'une heure trente de dur labeur sur notre vieille bécane, nous arrivons finalement en vue de l'endroit, qui avait pour principale caractéristique d'être très désert. Nous nous dirigeons vers l'arrière, où il semblait y avoir un pique-nique. À notre arrivée, les deux seuls caucasiens du groupe s'approchent de nous. Ce sont les propriétaires, des français. Ils nous font vite comprendre qu'ils sont en pleine célébration de la Pachamama, et que nous sommes mieux de faire demi-tour. Décidément, quelle empathie ces cousins français!

Le tour de tandem vers notre excursion ratée à la brasserie

Le lendemain, nous repartons sur la route en direction de Tucuman. Nous tentons/tendons le pouce en dépit du fait que le Lonely Planet spécifie clairement que la zone où nous nous trouvons n'est pas très clémente pour les voyageurs de notre type. Après quelques dizaines de minutes d'attente infructueuse, nous prenons une petite pause pour visiter la bodega Etchart, qui nous offre une faste dégustation de pas moins de 4 vinos, gratos!

Bodega Etchart

Réservoirs à vin

De retour sur le bord de la route, légèrement éméchés, le pouce ne fonctionne pas plus. En plus, un homme quelque peu désagréable s'est joint à nous et tente également de faire du pouce, non sans nous donner l'impression de nous voler nos potentiels "lifts". Finalement, après plusieurs heures, nous nous voyons contraints de prendre le dernier bus en direction de Tucuman. 1-0 pour le Lonely.
À ce stade du voyage, nous réalisons que le facteur temps ne nous permettra pas d'aller jusque dans la région de Mendoza, à quelques 1000 km plus au sud. C'est une déception, car c'est un endroit dont nous avions beaucoup entendu parler, et qui est un peu un symbole de l'Argentine. Tant pis, ce sera pour un autre voyage...
Après une nuit passée avec les gitans dans le camping municipal gratos de Tucuman, nous mettons donc le cap sur Córdoba, deuxième plus grande ville du pays. Cette fois notre moyen de transport privilégié fonctionne beaucoup mieux, mais la malchance nous guette toujours. Après quelques dizaines de minutes d'attente aux portes de la ville de Simoca, un homme déguisé en militaire nous aborde. Il nous offre deux places dans sa Renault 80 (donc plus âgée que moi...). Après 45 minutes de route (donc pas beaucoup de distance à une vitesse de 60km/h), le bon vieux "flat" nous fait le coup. Après réparations, notre conducteur insiste pour arrêter à la gomeria la plus proche. Une gomeria (et non comeria - casse-croûte - , comme je le pensais au début), c'est une sorte de garage où les automobilistes/camionneurs peuvent s'arrêter pour faire des réparations mineures sur leur véhicule. Ces endroits sont très abondants aux abords des routes argentines, ce qui en dit long sur l'état général des véhicules.
Bref, nous n'avons pas vraiment compris pourquoi notre conducteur tenait absolument à faire réparer sa roue de secours. D'ailleurs, il y avait pas moins de 3 pneus dans le coffre arrière. Nous avons donc perdu beaucoup de temps. Finalement, Oscar le militaire nous a déposé aux abords de la ville de Recreo, à environ 200km de notre objectif.
Le reste du voyage s'est déroulé sans embûches. Un gentil trucker nous attrape le lendemain matin pour nous faire faire les kilomètres restants avec en prime un lunch au truck stop!

Attente, attente...

Ermelindo le camionneur émérite

À Córdoba, nous passons la première nuit dans ce qui fut de loin la chambre la plus crasse qu'il nous ait été donnée de voir (et surtout de fréquenter). Murs tapissés de crottes de nez, robinet coulant par terre dans un coin de la chambre et travesties comme voisines, nous avons vite fait de trouver un autre endroit pour nous loger la nuit suivante. Nous n'avions pas pensé utiliser Couchsurfing en arrivant, mais nous nous sommes vite ravisés et avons déménagés nos quartiers vers l'appartement de Samuel qui nous a gentiment hébergé durant 3 nuits. Ce «pied à terre» nous a permis de visiter le 4e et dernier parc national argentin de notre voyage: le Parque Nacional Quebrada del Condorito. À cet, endroit, nous avons pu observer de véritables Condors, mais de très loin. Par contre, sur le chemin du retour, nous sommes arrêtés à une halte routière où nous avons pu observer un véritable Condor empaillé, mais de très proche. C'était amplement suffisant pour nous.
Córdoba, la deuxième plus grande ville d'Argentine, a été construite les Jésuites. D'ailleurs, leur marque est bien présente dans le centre-ville, où l'on retrouve plusieurs magnifiques bâtiments (églises, cathédrales, crypte, université) dont le tout (sauf la crypte, parce que le toit a été démoli par la ville au début du siècle) a été classé patrimoine mondial de l'UNESCO. Décidément, les Jésuites ont beaucoup fait pour le patrimoine architectural et culturel de l'Argentine. Une autre visite marquante dans cette ville a été celle du plus gros Tenedor Libre (Buffet chinois) du pays où nous nous sommes remplis la panse jusqu'à n'en plus pouvoir marcher.


Catédrale de Córdoba, qui fait face à la place principale


Théâtre de Córdoba


Parque Nacional Quebrada del Condorito


Pause couple au Parque Nacional Quebrada del Condorito


Glace matinale sur notre tente au Parque Nacional Quebrada del Condorito

Puis, une fois notre visite de Córdoba terminée, c'est le retour dans la capitale. Pour nos quatre derniers jours, nous avons logé chez Alexandra, une amie allemande rencontrée à l'occasion de nos cours d'espagnol des deux premier mois à Buenos Aires. C'est d'ailleurs à elle que nous avions confié nos bagages en trop avant de partir à l'aventure dans le pays. Nous sommes arrivés chez Alexandra le jour même où celle-ci emménageait dans son nouvel appartement, en plein cœur du très branché quartier de Palermo. Nous avons retrouvé nos choses intactes, bien gardées chez une amie d'Alexandra à l'extérieur du centre-ville.
Ces derniers jours à Buenos Aires furent pour nous une ultime occasion de profiter de la belle ville qu'est la capitale, de magasiner quelques souvenirs et, surtout, de nous familiariser avec nos amis les animaux du zoo. En effet, les nouveaux quartiers d'Alexandra étaient situés au 11e étage d'un bâtiment directement à côté du Zoologico de Buenos Aires, ce qui nous permettait, à partir du balcon de l'appartement, d'apercevoir plusieurs animaux. Afin de bien connaître nos nouveaux voisins, nous nous sommes procurés dès notre arrivée une carte du zoo. Cette dernière nous a permis de constater que les lions, les éléphants et les singes étaient juste devant nous, mais que les girafes, en dépit de leur long cou étaient trop loin et trop cachées par les arbres pour que nous puissions les voir.
Aussi, notre retour anticipé en ville avait une raison bien précise. Avant notre départ, nous avions acheté des billets pour l'opéra français Manon au nouvellement rénové Teatro Col
ón. Le moins qu'on puisse dire, c'est que l'expérience fut décevante. À 40 pesos par billet, nous croyions avoir des places respectables. Or, c'était tout le contraire. Tout d'abord, nous nous sommes fait rabroués à l'entrée principale puisqu'avec les billets que nous possédions, nous devions pénétrer le fameux théâtre par le côté... Finalement, nos sièges étaient situés au 5e étage, sur le côté, dans la deuxième rangée. Pour pouvoir apercevoir la scène, il fallait se lever et se pencher vers l'avant sur la balustrade. Pas très confortable. Bref, tout était en place pour que nous tombions endormis au cours du second acte, comme ce fut d'ailleurs le cas... Enfin, nous avons quand même pu admirer l'intérieur du théâtre, qui est, par ailleurs, vraiment magnifique. Heureusement, nous nous sommes rattrapés au niveau culturel le lendemain lorsque nous avons assisté à un spectacle de cirque interactif tout fait formidable.
Puis, le jour venu, nous avons fait nos adieux à Alexandra, à Buenos Aires et à l'Argentine. Hasta luego!


Véhicule dans lequel nous avons fait la majeure partie du trajet Cordoba/Buenos Aires. Nous devions nous arrêter à toutes les 1/2 heures pour rajouter de l'eau dans le radiateur...



Notre chère hôte Alexandra avec les lions en arrière-plan


Appartement d'Alexandra, avec notre bordel en premier-plan


Vue de la ville à partir de l'appartement d'Alexandra


Zoologico de Buenos Aires


Vue de nos "sièges" au célèbre Teatro Colon

[...]

C'est ainsi que s'est achevé notre périple en Argentine. Gabrielle et moi nous sommes jurés d'y revenir un jour, ne serait-ce que pour aller à Mendoza. J'ai pu constater que ce pays est magnifique, même si je n'en ai vu qu'une infime partie. Nous avons rencontré des gens formidables. Vraiment, ce premier contact avec l'Amérique du Sud m'a donné le goût d'en savoir plus sur ce monde parallèle au nôtre. Au cours des prochaines années, j'ai la certitudes que de belles choses se dérouleront dans cette zone du monde.
Je tiens aussi à mentionner que le site Couchsurfing nous a été d'une grande aide et nous a permis de rencontrer beaucoup de gens, Argentins et étrangers.
Aussi, ce voyage m'a fait réaliser à quel point nous sommes privilégiés de vivre où nous vivons. En dépit de la situation actuelle, les Canadiens ont une excellente réputation à l'étranger. Nous devrions en être fiers, mais en même temps, tout au long du voyage, il nous était très difficile de nous auto-assimiler en tant que Canadiens. Nous étions toujours pris entre la nécessité de reconnaissance, et le besoin de nous affirmer en tant que Québécois, avec notre langue et culture distincte que ne représente pas du tout le terme canadien. Même après 4 mois, nous étions toujours embêtés lorsqu'on nous demandait: ¿De donde son? Que répondre à cette question à des gens qui connaissent à peine le Canada? Je crois que ce problème identitaire perdurera tant et aussi longtemps que nous ne serons pas une nation forte, fière, et qui n'a pas peur de s'affirmer en tant que tel.
Les voyages forment la jeunesse. C'est vrai. En quatre mois j'ai énormément appris, que ce soit la langue espagnole (même si je ne la maîtrise pas parfaitement) ou la culture de l'Argentine et de l'Amérique du Sud. Je me suis fait de précieux contacts et, surtout, j'ai bâti des amitiés que j'espère sincèrement pouvoir préserver. J'ai appris à me débrouiller dans des situations difficiles et même hostiles, le tout avec des moyens très limités. Finalement, et c'est je crois un des aspects les plus importants de ce voyage, j'ai eu la confirmation que je partage ma vie avec quelqu'un d'absolument formidable. Je t'aime Gabrielle.
Merci à vous tous de nous avoir lu. Nous avons particulièrement apprécié les quelques commentaires qui ont ponctué nos messages. C'était vraiment un plaisir de rédiger ce blog, jusqu'à la toute fin. Patricia et Frédéric, j'espère avoir réussi à vous remémorer de bons souvenirs.
Je vous invite tous, particulièrement les membres les plus jeunes de ma famille proche, à voyager, à découvrir le monde. J'espère que ce blog vous aura donné le goût de le faire. Que du bien peut en découler. Pour ma part (et Gabrielle aussi), outre les nombreux voyages Québec/Rivière-Ouelle/Saint-Eustache qui nous attendent cet automne, nos études nous mèneront probablement à Paris l'hiver prochain. Peut-être que ce sera l'occasion d'un autre blog, cette fois avec un titre un peu plus original?

¡Hasta la vista, amigos!

Alejandro y Gabriella

samedi 7 août 2010

Désert de sel

Hola chicos,
Suite à notre escapade forcée de quelques jours dans le minuscule village de Santa Ana, nous étions fin prêts à continuer notre aventure vers le Nord, jusqu'en Bolivie. Nous avons donc pris un bus jusqu'à la ville de La Quiaca, où il est possible de passer la frontière. Sur le chemin, mon attention se partageait entre des paysages magnifiques remplis de lamas et de montagnes colorées, et le film Casino Royal qui était présenté sur les écrans de télévision du bus. En Argentine, contrairement au Canada, le contrôle douanier est double, c'est-à-dire qu'il faut se présenter devant un agent à l'entrée et à la sortie du pays. Aux douanes argentines, nous avons dû patienter deux bonnes heures parce qu'une femme du groupe organisé devant nous n'avait pas ses papiers en règle. Pendant ce temps, nous avons pu faire plus ample connaissance avec d'autres voyageurs en attente d'une estampe de plus dans leur passeport. Du côté bolivien, nous avons été accueillis dans le bureau des douanes par une énorme photo de Evo Morales, ancien cultivateur de coca et premier président d'origine arborigène (alors que ces derniers constituent plus de 60% de la population) et par un agent faisant la sieste dans son cubicule. Une fois les formalités complétées, nous nous sommes engoufrés dans la ville de Villazón, qui est une sorte de marché aux puces à ciel ouvert. En effet, les Argentins sont très nombreux à profiter du taux de change avantageux pour acheter vêtements, jouets, appareils électroniques et bébelles de toutes sortes. Mais bon, les emplettes, ce n'est pas pour nous car nous devons porter tous nos bagages sur notre dos. Au terminal d'autobus, nous nous faisons vite apostropher par une dame qui nous guide vers un autobus à destination de Tupiza. En jasant avec d'autres voyageurs dans le bus, nous réalisons qu'on nous a chargé 5 bolivianos de plus que le prix habituel payé par les passagers. La Bolivie sera-t-elle un racket?

Il nous a pris environ 3 heures pour parcourir quelques 100 kilomètres. La route était en construction, et l'autobus devait constament faire des détours sur terre battue. Une fois à destination, nous avons pris une chambre dans un hostel pas cher mais correct. Puis, nous nous sommes dirigés vers le marché (très beau, en plein centre de la ville) pour acheter quelques victuailles. Au tournant d'un coin, nous rencontrons Paolo et Ana, nos deux camarades mexicains avec qui nous avons visité le parc de Callilegua quelques jours et quelques centaines de kilomètres plus tôt. Heureuse rencontre. Nous allons manger une pizza au resto végétarien le plus près (Paolo n'a jamais mangé de viande de sa vie). La rencontre sera de courte durée car nos deux amis ont déjà acheté leur billet de bus pour aller à Uyuni le soir même, tandis que nous avions déjà payé pour notre chambre. Nous apprenons que les tours pour le Salar d'Uyuni sont beaucoup moins chers lorsque pris à partir de la ville de Uyuni, plutôt qu'à partir de Tupiza.

Le lendemain, nous décidons de suivre les traces de nos amis, et nous achetons des billets pour le train de 18h (moins cher que le bus, mais plus long). Nous profitons de la journée pour découvrir un peu les environs de Tupiza. En allant marcher, nous nous sommes égarés du chemin et nous avons atteri à la dompe municipale (visions horrifiques d'arbustes couverts de sacs de plastique). De retour sur le droit chemin, nous avons pu admirer quelques-uns des plus beaux paysages de notre voyage: canyons rouges et cactus.


Bouffe bolivienne dans la rue


Non loin de Tupiza

Puis, le temps venu, nous embarquons dans le train. Le trajet dure environ 6h d'inconfort total. À notre arrivée, vers 1h du matin, à peu près tout était fermé. Pour seulement quelques heures, nous avons planté la tente dans le parc municipal, ingénieusement camouflés par un bâtiment et protégés par une clôture en barbelé. Le lendemain matin, je pars à la chasse d'un "deal" pour un tour dans le Salar. Il y a beaucoup plus d'agences à Uyuni, et beaucoup sont à la recherche de deux personnes pour compléter un groupe. Pour 800 Bolivianos chacun (environ 120 U$D), nous prenons un tour de 4 jours, nourriture et logement inclus, qui part le matin même. Le hic, c'est qu'il y a une panne d'électricité dans la ville et qu'il nous est impossible de retirer de l'argent pour payer notre excursion. Avec une certaine réticence, nous laissons nos passeports en garantie. Nous paierons au retour.
Pour le début du voyage, nous sommes jumelés à un couple d'Italiens. Dans la voiture (une Lexus LX450, alors que presque tous les autres tours sont en Toyota LandCruiser). La première journée fut, selon nous, la meilleure.
La visite débute par un cimetière de trains en bordure de la ville, qui avait aussi l'apparence d'un dépotoir de sacs de plastiques. Ensuite, nous entrons dans le désert de sel. Il s'agit d'une ancienne mer qui a laissé des dépôts salins allant de 20 cm à 7 m, dont une partie est exploitée. Aussi, ce désert de sel contiendrait environ 50% des réserves mondiales de litium, un minerai hautement stratégique pour la construction des batteries pour les voitures électriques. Evidemment, avec Evo Morales au pouvoir, pas question de "vendre" ces richesses naturelles à des entreprises étrangères (du moins on verra). Après un dîner constitué de filets de lama et de quinoa, nous filons vers notre hôtel pour la soirée, au pied d'un ancien volcan haut de plus de 5000 m. L'hôtel est construit avec des blocs de sels, et le plancher est lui aussi constitué de grains de sel. L'endroit était tout simplement magnifique. D'un côté nous avions des lamas et quelques flamands roses avec, en arrière-plan, une mer blanche qui s'étendait jusqu'à l'infini. De l'autre, l'imposante et multispectrale montagne.


Jeep et sel


Lamas et flamands dans le Salar


Pose classique sur un tapon de sel

Le lendemain, réveil à 5h00 pour une excursion vers le sommet de la montagne. Nous étions plusieurs groupes de touristes à l'hôtel, mais seuls quelques personnes se sont rendues jusqu'en haut. Quelques-uns sont restés couchés et plusieurs sont redescendus en cours de route. Après un bon 4h30 de montée, j'ai pour la première fois de ma vie franchi le cap des 5000m (5200m au total, avec des jeans, des souliers de cuirs et un vieux K-Way) et ce, sans trop de malaises reliés à l'altitude. D'en haut, le désert de sel me faisait penser à une étendue de nuages.


Aux abords du cratère, presque au sommet

De retour au pied de la montagne, nous prenons le chemin de l'ile Incahuasi, en plein milieu du désert. À cet endroit des centaines de cactus dont certains atteignent 10m, ont poussé sur une surface d'algues pétrifiées qui s'apparente à du corail.


Incahuasi et ses cactus


Pause salée


Lino, notre guide et chauffeur, veillant à la bonne marche du LX450

Ensuite, nous embarquons deux nouveaux compagnons pour le reste du voyage, un couple de français. L'homme, François, mesure plus de 2m, ce qui fait en sorte que le siège d'en avant lui est réservé et que nous devons passer plus de temps sur les minuscules sièges d'en arrière.
Les deux derniers jours ont été plutôt décevants puisque surtout constitués de trajets de voiture dans le désert entre lagunes (colorées et peuplées de flamands roses), roches et geysers. Moment fort de ces deux journées: baignade dans des sources d'eau termales après de nombreux jours sans douche et une nuit très froide.


Flamand rose dans la lagune congelée


Les geysers qui puent


Baignade bien méritée dans les thermales


El arból de piedra


Le groupe, au froid, à la laguna verde

De retour à Uyuni, l'électricité est revenue mais impossible de quitter la ville avec le train du soir tel qu'inicialement prévu. La raison? Une grève dans le nord du pays paralyse tous les moyens de transports provenant de cette zone. Nous sommes donc forcés d'étirer notre séjour dans ce pays. Le lendemain matin, nous prenons un bus qui partira finalement avec 1h de retard (sans raison). Après d'interminables heures de voyagement sur les routes de terre des montagnes boliviennes, nous étions plutôt heureux de revenir en Argentine.
Ciao,



jeudi 5 août 2010

Vacances en altitude

Hola amigos,
Beaucoup d'aventures se sont déroulées depuis mon dernier message d'il y a près de deux semaines. Nous avons été presque toujours coupés des zones urbanisées, et donc des cafés Internet.
Voici donc un petit récapitulatif de ce qui s'est passé depuis mon dernier billet.
Après 3 jours dans cette magnifique ville (Salta), il était temps pour nous de partir vers le Nord, vers la Bolivie pour visiter le plus grand désert de sel au monde, celui de Uyuni. Juste avant, nous avons prévu un arrêt au parc national de Calilegua. Peut-être parce qu'il s'agit d'une ville très touristique, les billets d'autobus sont très chers à Salta. En partant du camping, un homme nous a suggéré d'aller voir devant le terminal de bus pour des "taxis illégaux". Après avoir questionné quelquers personnes, nous avons trouvé quelqu'un prêt à nous transporter jusqu'à la ville de San Martin pour 50 pesos (alors que les billets d'autobus étaient 80 pesos). En plus d'économiser de l'argent, nous avons gagné du temps. Bref, c'était un bon coup. Une fois en ville, nous avons rencontré un couple de Mexicains, Paolo et Ana, avec qui nous avons partagé un taxi jusqu'au parc.
Tout comme le parc Chaco, le parc Calilegua offre gratuitement des infrastructures de camping et des sentiers pour la marche.

Parc national Calilegua

Après avoir parcouru les sentiers, et fait de jolis feux de camp, nous avons décidé de continuer l'aventure. Nous avons fait nos adieux à nos amis mexicains, nous avons pris un minibus qui nous a amenés encore plus haut dans la montagne (4h de route pour 100 km), jusqu'à Villa Colorado. À cet endroit, la route s'arrête et il faut parcourir à pied (9h de marche) un sentier jusqu'à la prochaine ville. Sur le chemin, nous avons rencontré un couple d'Argentins d'une soixantaine d'années passionnés de la montagne (Santiago et Miriam). Ensemble, nous avons dormi dans l'école du village. Santiago, véritable haut-parleur sur deux pattes, ne manquait pas une occasion de nous montrer et de nous vanter son équipement de haute montagne dernier cri. C'était notre première expérience en altitude (3000m) et nos sacs étaient très lourds. Bref, nous avions un peu peur de nous faire "clancher" par ces deux vieillards au cours de la marche qui se préparait pour le lendemain.
Finalement, au matin, dès les premiers kilomètres, nous avons vite réalisé que nous étions dans le coup. Le sentier montait sans interruption et nous devions constamment attendre pour nos camarades. Après environ 5h de marche, Miriam n'en pouvait plus; l'altitude l'empêchait de continuer. Nous avons donc apostrophé une moto qui passait par là et nous avons demandé au motocycliste d'aller réquisitionner une voiture au village. Nos camarades nous ont proposé de prendre nos sacs et de les amener avec eux jusqu'à Santa Ana (200 habitants), notre point d'arrivée. Quelle chance. Nous avons donc pu continuer l'ascension sans notre lourd fardeau et arriver rapidement au village où nous avons passé la nuit dans une hosteria tenue par une famille très sympathique.

En haut de la montagne

Jusqu'ici tout allait bien. Cependant, quitter ce village par la route, en se dirigeant toujours vers le Nord, s'est avéré un peu plus ardu. Il faut vous dire que dans une ville aussi petite, les véhicules transportant des passagers vers les zones plus peuplées sont rares et ont des horaires plutôt aléatoires. Il nous a donc fallu 2 jours de pénible attente à Santa Ana avant de se faire comprendre par les ivrognes du village et de trouver une camionnette qui nous amènerait vers Humahuaca.

Le petit village de Santa Ana

Toutefois, la route que nous allions parcourir dans cette vallée classée patrimoine mondial par l'Unesco, valait l'attente. 5 heures de route à 20 km/h dans les montagnes, Alexandre partageant la boîte du camion avec un boeuf mort et moi dans la cabine, le bras de vitesse entre les jambes avec 4 autres personnes. Yes! Quelques-uns des plus beaux paysages jamais vus; montagnes aux 14 couleurs, cols à plus de 4000 mètres d'altitude, cactus et minuscules villages.
Fatigués et poussiéreux, nous sommes arrivés dans la ville de Humahuaca que nous avons parcourus à la lampe frontale, vu la panne de courant qui sévissait ce soir-là. Que voulez-vous?

À bientôt,




vendredi 23 juillet 2010

Dos gringos a dedo

Chers lecteurs,
Nous avons pratiquement traversé le pays d'est en ouest au cours des derniers jours. À partir de Puerto Iguazu, à l'extrémité nord-ouest de l'Argentine, nous avons pris un bus de nuit jusqu'à Resistencia. Nous sommes arrivés juste à temps pour la biennale de sculpture (une semaine à tous les deux ans, quelle chance!). Malheureusement, la pluie giclait de partout et la région était sous l'emprise d'une intense vague de froid. De plus, c'était dimanche matin et tout était fermé. Nous avons donc choisi, pour se protéger de la pluie et pour quémander du temps un peu plus clément à notre ami Jésus, de participer à une célébration dominicale à l'église du coin. Comble de chance, les paroles des chants religieux étaient projetées à l'avant. Nous avons donc pu pratiquer notre espagnol, tout en réchauffant un peu nos cordes vocales.
Notre temps à Resistencia terminé, nous avons pris un autobus en direction de Capitan Solari, un minuscule village qui est aussi la porte d'entrée du parc national de Chaco. Or, pour nous rendre à ce dernier, nous devions parcourir un sentier de terre de 5 km, en piteux état en raison des abondantes précipitations des derniers jours. Le travail en valait la peine. Le parc disposait de douches chaudes, d'une spacieuse cuisine, de bois pour le feu et de jolis sentiers. De plus, comme à l'habitude, nous étions les seuls campeurs sur le site. Le tout gratis! Le lendemain de notre arrivée, le beau temps est revenu et nous avons gaiement arpenté les sentiers, cueilli de délicieuses oranges et observé des dizaines d'espèces d'oiseaux inconnus (mais pas de toucans).

La marche forcée


Le camp


Un joli papillon

Oranges mangées par des oiseaux du parc

Une fois nos réserves de riz et de lentilles en conserve épuisées, nous avons quitté la nature et débuté notre épopée vers l'Ouest. Cette fois, pas question de prendre le bus. Nous avions pour objectif de parcourir sur le pouce les quelques 700 km nous séparant de Salta la linda.
Le premier jour de ce périple, nous avons eu droit à un lift d'un ancien vendeur ambulant qui avait parcouru pratiquement toutes les routes de l'Argentine. Ensuite, une première, une famille nous a embarqués. Une des deux fillettes avec qui nous nous séparions la banquette arrière nous a donné quelques biscuits aux fraises, nous a fait la conversation sur les plus récents films de Walt Disney (le père était propriétaire d'un club vidéo) et a fait don d'une de ses nombreuses bagues à Gabrielle.
Le soir venu, nous avons monté la tente à l'arrière d'une station service Petrobras crade.
Le lendemain, nous avions beaucoup de chemin à faire, puisque près de 600 km nous séparaient encore de notre objectif. À 3 heures de l'après-midi, alors que nous attendions dans un village au beau milieu de nulle part, une berline de luxe s'arrête devant nous avec à son bord Hector. Ce représentant d'une compagnie de produits ménagers de la région de Salta, père de 6 enfants, avait pour caractéristiques de rouler très vite (170 km/h), d'éviter habilement les animaux et les trous jonchant la ruta 16, d'avoir un très bon sens de l'humour, et de parler beaucoup. Il se dirige vers Tucuman, et nous propose de nous débarquer à une centaine de kilomètres de Salta. Bref, c'était vraiment parfait pour nous.
Après un peu plus de 2h de route, la catastrophe. Alors que le soleil s'apprêtait à se coucher sur les montagnes naissantes de la province de Salta, la voiture s'arrête. Impossible de repartir. Pauvre homme, pris au beau milieu de nulle part avec deux pouceux crasseux! Trente minutes plus tard, une Renault Megane avec à son bord une famille de 5 personnes s'arrête. L'homme nous propose de nous remorquer. Il pose alors un tube de métal d'environ 1 m entre nos deux voitures (je n'avais jamais rien vu de tel auparavant). Pendant environ une heure, la Megane nous a tirés à travers les collines de Salta. "Qué buen tipo!", répétait sans cesse Hector. À certains moments, nous roulions à plus de 100 km/h, sans aucun contrôle sur notre trajectoire, avec des camions qui nous dépassaient à toute vitesse (et d'autres que nous dépassions sur une route à une voie). Bref, nous avions un peu la chienne.

Hector et son char

Finalement, la famille nous laisse à un poste de péage en bordure de Salta, et une dépanneuse nous remorque, nous trois bien tassés dans la cabine, jusqu'au centre-ville. Bien que malheureux, cet incident nous a permis de nous rendre directement à notre objectif final, quelle chance!


Iglesia San Francisco, Salta

Un abrazo
,

samedi 17 juillet 2010

Iguazoooooooo

Chers Camarades,
Après plusieurs jours de voyage, nous sommes finalement arrivés dans la ville de Puerto Iguazu, à l'extrémité nord du pays. Nous avons effectué la majeure partie de la distance sur le pouce. De gentils cammionneurs ont eu la bonté de nous ramasser. D'autres fois, il a fallu être un peu plus proactif et demander aux gens dans les stations service. Les Argentins sont des personnes généreuses. Par contre, il faut briser la glace, car ce sont aussi des personnes craintives, ce que ce mode de transport ne nous permet pas vraiment de faire.


A dedo

Une fois à Posadas, la capitale de la région de Misiones, nous nous sommes rabattus sur l'autobus car la route qui va au nord est beaucoup moins achalandée par les cammionneurs, et beaucoup plus par les touristes (à qui nous faisons très peur).


Frontière Argentine-Uruguay


Pompiers chez qui nous avons monté la tente et mangé du mondogo!

La province de Misiones doit son nom aux Missions jésuites qui ont été fondées dans cette région au début du 17e siècle. Après plusieurs années, ces villages au milieu de la jungle ont été abandonnées, et sont aujourd'hui des ruines, classées patrimoine mondial par l'UNESCO. Nous sommes allés jeter un coup d'oeil à ce lieu historique.


Ruines de l'église du village jésuite

Puis, deuxième patrimoine mondial de l'UNESCO en deux jours, nous sommes allés aux fameuses chutes Iguazu. À l'instar de bien d'autres choses comme le transport, les touristes doivent payer leur entrée beaucoup plus cher que les autres. À Iguazu, c'était particulièrement vrai: 5 pesos pour les retraités de la région de Misiones, 25 pesos pour les Argentins, 45 pesos pour les latinos de l'Amérique du Sud et 85 pesos pour les étrangers. Mais bon...nous n'avions certainement pas fait tout ce chemin pour rien.
Les chutes sont vraiment magnifiques. Rien à voir avec l'attraction touristique de Niagara. Les chutes sont en plein milieu de la forêt tropicale. Malheureusement, la température était vraiment merdique, c'est la vie.


Chutes et température de merde

Nous prenons l'autobus ce soir pour Corrientes, puis direction la province de Salta.
À bientôt,

lundi 12 juillet 2010

Paté chinois

Bonjour,
C'est avec notre diplome de la UBA en poche que nous avons pris le bateau en direction de Colonia, en Uruguay, pour ensuite embarquer dans un autobus jusqu'a Montevideo. Nous avons laissé tout nos bagages superflus, dont nos ordinateurs chez une amie du cours d'espagnol. C'est pourquoi il y aura désormais une carence d'accents dans mes messages.
C'est une belle ville, beaucoup moins imposante que Buenos Aires, donc beaucoup plus relax. Les Uruguayens aiment encore plus le maté que les Argentins. C'est drole de voir tous ces gens dans la rue avec un thermos sous le bras, et une tasse remplie d'herbe verte a la main. Nous avons assité a la défaite de l'équipe nationale au Mundial, encore une fois aux mains des Allemands.
Nous sommes hébergés par un couple rencontré sur couchsurfing. L'appartement est tres beau, au 10e étage d'un immeuble en plein coeur de la ville. Nos hotes sont formidables. Ils nous ont fait visiter la ville et nous ont aidé a planifier notre voyage.
Pour les remercier de leur accueil chaleureux, nous leur avons proposé de leur cuisiner un souper. Apres mure réflexion, nous avons constaté qu'un des plats les plus faciles a faire pour deux Québécois en exil en Amérique du Sud est le paté chinois. C'est d'ailleurs ce que nous avions fait a l'occasion de notre dernier souper a Buenos Aires, avec quelques amis rencontrés durant notre séjour. Cette fois cependant, nous avons vraiment fait des "Thérese"de nous-meme. Le blé d'inde en creme a du fondre ou je ne sais trop, pour former une espece de giblote. Mais bon... le gout du bon vieux paté chinois y était, et l'excellente salade de Gabrielle a racheté le tout. De plus, Leandro et Melania nous ont assuré que c'était "muy rico". Le paté chinois, c'est vraiment excellent.
A bientot chers copains, copines

dimanche 4 juillet 2010

Massa Crítica

Bonjour à tous,
La belle température des derniers jours nous a donné un petit aperçu de ce à quoi pourrait ressembler Buenos Aires en été. Dans Puerto Madero, sur le bord de la réserve écologique, les porteños étaient très nombreux à profiter de la chaleur et du soleil. Certains dansaient, d'autres dégustaient un choripan, mais la plupart étaient occupés à siroter un maté. Bref, l'atmosphère détendue de cette fin de semaine détonnait clairement avec ce à quoi nous étions habitués dans cette ville de plus de 10 millions d'habitants. La défaite de l'équipe nationale au Mondial y était peut-être pour quelque chose...
Nous avons aussi eu la chance de participer à un événement cycliste mensuel plus qu'intéressant. Une collègue de classe nous a invités à prendre part à un rassemblement d'adeptes du vélo qui a lieu chaque premier dimanche du mois. À cette occasion, quelques centaines de personnes se rencontrent sur l'avenue 9 de juillet, devant l'Obélisque. Pour une des premières fois depuis que je suis à Buenos Aires, j'avais devant moi une masse de gens différents, anti-conformistes, hippies. En fait, je me sentais un peu comme aux tam-tams, sur le Mont-Royal un dimanche après-midi d'été.

Les filles et leurs bécanes

Point de ralliement autour de l'Obélisque

"Bike lift" avant le départ

Arriver à cet endroit en selle n'allait pas de soi pour des touristes comme nous. Nous avons tout d'abord tenté de louer des vélos dans un magasin à quelques minutes de chez nous. Inutile, rien n'était plus disponible à cette heure et à cette température. Nous avons donc entrepris de marcher vers Puerto Madero, un lieu très prisé par les touristes. À cet endroit, nous avons finalement trouvé des vélos disponibles pour une location. C'était moins cher qu'à l'autre endroit, mais nos montures étaient tout, sauf de qualité. Mes deux roues étaient voilées, et celle de derrière frottait sur le cadre. Inutile d'essayer de changer les vitesses. Gabrielle a héritée d'une bécane qui avait la particularité de faire beaucoup de bruit (et ce n'était pas un bruit de clochette). Bref, c'était parfait pour la «Massa Crítica». http://vimeo.com/12435026

Nous avons donc déambulé dans les rues de Buenos Aires au milieu d'un groupe assez hétéroclite. C'était très spécial de pédaler en plein milieu de l'avenue 9 de juillet, une des rues les plus larges au monde, sans se soucier des voitures et des feux de circulation. Nous étions quelques centaines de cyclistes à se promener à travers les rues de cette ville que je croyais entièrement dédiée aux automobiles. Cet événement est tout à la fois un mouvement de sensibilisation et un rassemblement festif de cyclophiles. C'est un Tour de l'Île périodique et inorganisé qui fait enrager les automobilistes souvent obligés d'attendre que le groupe de vélos ait terminé de passer pour pouvoir réintégrer la circulation normale

Nous avons découvert sur notre chemin du retour que Buenos Aires possède un réseau intéressant de pistes cyclables, qui a été mis en place au cours des deux dernières années. Les routes sont bétonnées (et non seulement recouvertes de macadam). Le seul hic, c'est que souvent, la piste cyclable a remplacé un trottoir existant. Donc, la voie est principalement empruntée par des piétons. De ce que j'ai vu, le réseau s'étend dans tout le centre-ville, et est comparable à celui de Montréal (donc incomparable avec le réseau inexistant de Québec). Décidément, le vélo est une excellente façon de découvrir une ville. Plus efficace et moins fatiguant que la marche, il permet une plus grande liberté que les transports en communs traditionnels.
En faisant quelques recherches, j'ai découvert que la «Massa Crítica» est un événement qui a lieu dans plusieurs villes à travers le monde dont Montréal. Comme quoi il faut parfois voyager pour mieux découvrir son propre coin de pays!



En rafale: Avant que la Coupe du monde ne se termine, je tiens seulement à mentionner que Maradona avant promis de courir nu autour de l'Obélisque si l'Argentine gagnait la Coupe. Aussi, Pepsi a fait une campagne de publicité où la compagnie s'engageait à enlever les étiquettes de ses bouteilles pendant une semaine si le sélectionneur tenait son pari. Too bad!

Non loin d'Acoyte

Alexandro fraîchement débarqué.

Vino tinto