samedi 7 août 2010

Désert de sel

Hola chicos,
Suite à notre escapade forcée de quelques jours dans le minuscule village de Santa Ana, nous étions fin prêts à continuer notre aventure vers le Nord, jusqu'en Bolivie. Nous avons donc pris un bus jusqu'à la ville de La Quiaca, où il est possible de passer la frontière. Sur le chemin, mon attention se partageait entre des paysages magnifiques remplis de lamas et de montagnes colorées, et le film Casino Royal qui était présenté sur les écrans de télévision du bus. En Argentine, contrairement au Canada, le contrôle douanier est double, c'est-à-dire qu'il faut se présenter devant un agent à l'entrée et à la sortie du pays. Aux douanes argentines, nous avons dû patienter deux bonnes heures parce qu'une femme du groupe organisé devant nous n'avait pas ses papiers en règle. Pendant ce temps, nous avons pu faire plus ample connaissance avec d'autres voyageurs en attente d'une estampe de plus dans leur passeport. Du côté bolivien, nous avons été accueillis dans le bureau des douanes par une énorme photo de Evo Morales, ancien cultivateur de coca et premier président d'origine arborigène (alors que ces derniers constituent plus de 60% de la population) et par un agent faisant la sieste dans son cubicule. Une fois les formalités complétées, nous nous sommes engoufrés dans la ville de Villazón, qui est une sorte de marché aux puces à ciel ouvert. En effet, les Argentins sont très nombreux à profiter du taux de change avantageux pour acheter vêtements, jouets, appareils électroniques et bébelles de toutes sortes. Mais bon, les emplettes, ce n'est pas pour nous car nous devons porter tous nos bagages sur notre dos. Au terminal d'autobus, nous nous faisons vite apostropher par une dame qui nous guide vers un autobus à destination de Tupiza. En jasant avec d'autres voyageurs dans le bus, nous réalisons qu'on nous a chargé 5 bolivianos de plus que le prix habituel payé par les passagers. La Bolivie sera-t-elle un racket?

Il nous a pris environ 3 heures pour parcourir quelques 100 kilomètres. La route était en construction, et l'autobus devait constament faire des détours sur terre battue. Une fois à destination, nous avons pris une chambre dans un hostel pas cher mais correct. Puis, nous nous sommes dirigés vers le marché (très beau, en plein centre de la ville) pour acheter quelques victuailles. Au tournant d'un coin, nous rencontrons Paolo et Ana, nos deux camarades mexicains avec qui nous avons visité le parc de Callilegua quelques jours et quelques centaines de kilomètres plus tôt. Heureuse rencontre. Nous allons manger une pizza au resto végétarien le plus près (Paolo n'a jamais mangé de viande de sa vie). La rencontre sera de courte durée car nos deux amis ont déjà acheté leur billet de bus pour aller à Uyuni le soir même, tandis que nous avions déjà payé pour notre chambre. Nous apprenons que les tours pour le Salar d'Uyuni sont beaucoup moins chers lorsque pris à partir de la ville de Uyuni, plutôt qu'à partir de Tupiza.

Le lendemain, nous décidons de suivre les traces de nos amis, et nous achetons des billets pour le train de 18h (moins cher que le bus, mais plus long). Nous profitons de la journée pour découvrir un peu les environs de Tupiza. En allant marcher, nous nous sommes égarés du chemin et nous avons atteri à la dompe municipale (visions horrifiques d'arbustes couverts de sacs de plastique). De retour sur le droit chemin, nous avons pu admirer quelques-uns des plus beaux paysages de notre voyage: canyons rouges et cactus.


Bouffe bolivienne dans la rue


Non loin de Tupiza

Puis, le temps venu, nous embarquons dans le train. Le trajet dure environ 6h d'inconfort total. À notre arrivée, vers 1h du matin, à peu près tout était fermé. Pour seulement quelques heures, nous avons planté la tente dans le parc municipal, ingénieusement camouflés par un bâtiment et protégés par une clôture en barbelé. Le lendemain matin, je pars à la chasse d'un "deal" pour un tour dans le Salar. Il y a beaucoup plus d'agences à Uyuni, et beaucoup sont à la recherche de deux personnes pour compléter un groupe. Pour 800 Bolivianos chacun (environ 120 U$D), nous prenons un tour de 4 jours, nourriture et logement inclus, qui part le matin même. Le hic, c'est qu'il y a une panne d'électricité dans la ville et qu'il nous est impossible de retirer de l'argent pour payer notre excursion. Avec une certaine réticence, nous laissons nos passeports en garantie. Nous paierons au retour.
Pour le début du voyage, nous sommes jumelés à un couple d'Italiens. Dans la voiture (une Lexus LX450, alors que presque tous les autres tours sont en Toyota LandCruiser). La première journée fut, selon nous, la meilleure.
La visite débute par un cimetière de trains en bordure de la ville, qui avait aussi l'apparence d'un dépotoir de sacs de plastiques. Ensuite, nous entrons dans le désert de sel. Il s'agit d'une ancienne mer qui a laissé des dépôts salins allant de 20 cm à 7 m, dont une partie est exploitée. Aussi, ce désert de sel contiendrait environ 50% des réserves mondiales de litium, un minerai hautement stratégique pour la construction des batteries pour les voitures électriques. Evidemment, avec Evo Morales au pouvoir, pas question de "vendre" ces richesses naturelles à des entreprises étrangères (du moins on verra). Après un dîner constitué de filets de lama et de quinoa, nous filons vers notre hôtel pour la soirée, au pied d'un ancien volcan haut de plus de 5000 m. L'hôtel est construit avec des blocs de sels, et le plancher est lui aussi constitué de grains de sel. L'endroit était tout simplement magnifique. D'un côté nous avions des lamas et quelques flamands roses avec, en arrière-plan, une mer blanche qui s'étendait jusqu'à l'infini. De l'autre, l'imposante et multispectrale montagne.


Jeep et sel


Lamas et flamands dans le Salar


Pose classique sur un tapon de sel

Le lendemain, réveil à 5h00 pour une excursion vers le sommet de la montagne. Nous étions plusieurs groupes de touristes à l'hôtel, mais seuls quelques personnes se sont rendues jusqu'en haut. Quelques-uns sont restés couchés et plusieurs sont redescendus en cours de route. Après un bon 4h30 de montée, j'ai pour la première fois de ma vie franchi le cap des 5000m (5200m au total, avec des jeans, des souliers de cuirs et un vieux K-Way) et ce, sans trop de malaises reliés à l'altitude. D'en haut, le désert de sel me faisait penser à une étendue de nuages.


Aux abords du cratère, presque au sommet

De retour au pied de la montagne, nous prenons le chemin de l'ile Incahuasi, en plein milieu du désert. À cet endroit des centaines de cactus dont certains atteignent 10m, ont poussé sur une surface d'algues pétrifiées qui s'apparente à du corail.


Incahuasi et ses cactus


Pause salée


Lino, notre guide et chauffeur, veillant à la bonne marche du LX450

Ensuite, nous embarquons deux nouveaux compagnons pour le reste du voyage, un couple de français. L'homme, François, mesure plus de 2m, ce qui fait en sorte que le siège d'en avant lui est réservé et que nous devons passer plus de temps sur les minuscules sièges d'en arrière.
Les deux derniers jours ont été plutôt décevants puisque surtout constitués de trajets de voiture dans le désert entre lagunes (colorées et peuplées de flamands roses), roches et geysers. Moment fort de ces deux journées: baignade dans des sources d'eau termales après de nombreux jours sans douche et une nuit très froide.


Flamand rose dans la lagune congelée


Les geysers qui puent


Baignade bien méritée dans les thermales


El arból de piedra


Le groupe, au froid, à la laguna verde

De retour à Uyuni, l'électricité est revenue mais impossible de quitter la ville avec le train du soir tel qu'inicialement prévu. La raison? Une grève dans le nord du pays paralyse tous les moyens de transports provenant de cette zone. Nous sommes donc forcés d'étirer notre séjour dans ce pays. Le lendemain matin, nous prenons un bus qui partira finalement avec 1h de retard (sans raison). Après d'interminables heures de voyagement sur les routes de terre des montagnes boliviennes, nous étions plutôt heureux de revenir en Argentine.
Ciao,



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